Le top 5 de la consommation éco-responsable à Paris

Le top 5 de la consommation éco-responsable à Paris
26 Juil 2017

Hey psssst, oui toi là bas qui regarde mon chapeau, tu veux des bons plans conso ? Alors gare ton caddie, prends ton cabas, et suis le Cri Du Zèbre (CDZ) à la découverte de cinq lieux uniques où tu pourras faire tes emplettes sans bousiller la planète.

Pourquoi on n’aime pas trop les supermarchés ?

Bon honnêtement les supermarchés c’est super pratique. Tu rentres, tu remplis ton caddie et tu ressors peinard avec tout ce dont tu as besoin pour vivre, et même parfois (souvent ?), avec des trucs dont tu n’as pas besoin du tout. Comble du bonheur, si un jour t’as vraiment la flemme, tu peux même te faire livrer à domicile. Mais il y a un mais. Sais-tu que les quatre principales centrales d’achats (Groupe Casino, Carrefour, Auchan et E.Leclerc) détiennent 90 % du marché (source Reporterre). Cette suprématie leur donne un pouvoir énorme qu’ils exploitent pour imposer aux producteurs des tarifs toujours plus bas.

Les nombreux producteurs qui se plient (de gré ou de force) au système imposé par la grande distribution n’ont d’autres solutions que d’intensifier à outrance leur système de culture afin de réduire au maximum le cout de production. La ‘mer de plastique’ en Espagne illustre très bien ce phénomène. Au bord de cette mer, pas de plage paradisiaque. Seulement des bâches à perte de vue sous lesquelles des ouvriers agricoles travaillent dans des conditions inhumaines pour faire pousser des plantes nourries aux engrais chimiques et aspergées de pesticides. Ce sont ces plantes qui produiront les fruits et les légumes qui viendront alimenter une grande majorité des rayons premiers prix de nos supermarchés.

D’autres producteurs cherchent à trouver un système de distribution alternatif dont l’objectif est de rentabiliser leur production tout en proposant au consommateur un produit de saison et surtout de qualité. Plus cher dis-tu ? Et bien oui souvent mais pas toujours de beaucoup. En effet, ces fournisseurs bien que ne pesant rien face aux grands groupes, sont capables de proposer des produits d’une qualité qu’on ne trouvera jamais en supermarché à des prix parfois étonnamment concurrentiels. Pour y parvenir, plusieurs leviers sont possibles et notamment : respecter la saisonnalité des cultures (pas de tomate en hiver, donc pas de chauffage, donc moins de dépenses), réduire le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur, favoriser les produits locaux diminuant ainsi le coût de transport, diminuer le gaspillage évitant ainsi des pertes financières, et parfois en invitant carrément les consommateurs à donner un coup de main pour la vente, le nettoyage des locaux… diminuant ainsi les charges salariales.

Dans la région parisienne, nous avons l’immense chance de voir fleurir de nombreuses initiatives permettant aux consommateurs de trouver une alternative à la grande distribution. Par cet article, le CDZ souhaite valoriser un échantillon d’initiatives qui vont dans ce sens en espérant que cela te donnera envie d’aller y faire un tour.

Le marché 104

Tous les samedis matins, ce petit marché de producteurs d’Ile de France t’accueille dans une ambiance conviviale et chaleureuse. En plus d’être locaux, tous les produits sont bios et revendus sans intermédiaire par les producteurs eux-mêmes. L’assurance d’acheter de la qualité tout en soutenant une agriculture respectueuse de l’environnement et des conditions de travail soucieuses du bien être des ouvriers agricoles. Pour allez plus loin, consultez notre reportage photo à la rencontre des producteurs du marché du 104.

Et les prix dans tout ça ? « Le paradoxe de l’agriculture moderne c’est que des produits qui viennent de très loin peuvent être vendus moins chers que ceux cultivés à côté de chez nous. La faute à l’agriculture intensive qui considère la rentabilité avant le respect des conditions de travail et de l’environnement… ». Voici le témoignage de Mme Boulanger, maraichère à Marconville qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions lors de nos emplettes au marché du 104. Elle nous explique également que le système de production biologique et extensif est plus couteux. Le seul moyen pour eux de faire une marge suffisante pour vivre c’est la vente directe. Ici les tarifs sont significativement plus élevés que ceux de la grande distribution par exemple en juin 2017, la courgette bio était vendue à 4 €/kg contrecontre 2,49 €/kg pour la courgette bio du Leclerc Drive produite en Espagne. Pour avoir gouté les deux, je peux vous assurer que celle du marché est bien meilleure à celle du supermarché. Si vous avez les moyens financiers, foncez chez le maraicher du marché du 104 !

Coopaparis

Coopaparis est une association de consommateurs sans salariés, reposant sur le principe de participation. Pour faire tourner la boutique, les adhérents s’engagent à contribuer activement à la tenue de la caisse, la préparation des commandes, le ménage, etc. Et oui, comme il n’y a aucun salarié, toutes les taches sont réalisées par les adhérents eux-mêmes. Tous les produits sont locaux, souvent issus de l’agriculture biologique. A noter que l’adhésion à l’association (30 € par an) est obligatoire pour tout achat. Pour plus d’information, découvrez notre article sur La boutique où règne le circuit court.

Et les prix dans tout ça ? Les prix à l’étalage sont définis par le producteur lui-même. L’association ajoute 20 % de marge sur les produits frais et 10 % sur les produits secs afin de payer les charges liées à son activité (loyer, électricité, etc.). En comparaison les supermarchés prennent en moyenne 27 % pour les produits frais et 21 % pour les produits secs (chiffres Insee 2015). A la Coopaparis, pas de charges salariales car pas de salariés. Ce sont les bénévoles qui sont chargés de faire tourner la boutique. Ajouter à ça qu’il n’y a qu’un seul intermédiaire entre le producteur et le consommateur et que les produits sont locaux et de saison… Autant d’ingrédients qui permettent à cette petite association de proposer des produits bio à un tarif parfois proche de ceux proposés par les grands distributeurs sur des produits issus de l’agriculture intensive. Par exemple, en été 2106, le kg de tomate ronde bio est descendu a 2,3 € quand celui du Leclerc Drive oscillait autour des 2 € pour une tomate ronde d’Espagne issue de l’agriculture intensive.

Marché sur l’eau

Tous les mardis et samedis, le bateau de l’association le Marché sur l’eau commence son voyage dans la région de Meaux, à moins de 50 km de Paris. Au fur et à mesure de son trajet, il est chargé de fruits et légumes cultivés par les producteurs locaux. Ici, pas de label AB mais une agriculture raisonnée et soucieuse de l’environnement. Après 4 heures de navigation le long du canal de l’Ourcq, il amarre à Pantin puis à la Rotonde (Paris 19ème) où l’attendent nombre de gourmands venus chercher leur panier hebdomadaire. Info croustillante, l’association est en train de réfléchir sérieusement à investir dans un bateau électrique afin de diminuer encore plus son impact sur l’environnement. A noter que l’adhésion à l’association (20 € par an) est obligatoire pour tout achat. Pour plus d’information, découvrez notre article sur le Marché sur l’eau.

Et les prix dans tout ça ? Le marché sur l’eau pratique les prix du producteur. C’est à dire que vous achèterez votre kilo d’oignon au même prix que si vous l’aviez acheté directement chez le producteur. L’association se finance en achetant des quantités importantes ce qui leur permet d’obtenir les produits entre 10 à 20 % moins cher. Cette marge leur permet de payer les charges du fonctionnement de l’association telles que l’essence du bateau, l’administration de l’association, etc. Bien sur tous les produits sont locaux et de saison ce qui permet au Marché sur l’eau de proposer des prix parfois inférieurs à ceux de la grande distribution. Par exemple en juin 2017 le kg d’oignon jaune était vendu 1,50 € contre 1,59 € au Leclerc Drive.

Kelbongoo

Kelbongoo est une entreprise qui s’engage à proposer des aliments frais, sains et savoureux, à garantir des petits prix et à soutenir des petits producteurs locaux dont les pratiques sont respectueuses de l’environnement et des bêtes. Chaque semaine, vous pouvez passer commande sur le site internet ou directement dans les 2 boutiques parisiennes. Les producteurs de l’Oise, de la Somme, de l’Aisne et du Nord ont ensuite 2 jours pour récolter vos fruits et légumes frais, produire vos yaourts et crèmes ou préparer vos volailles et bavettes. Kelbongoo assure le transport et prépare vos commandes et enfin chaque mercredi et samedi, vous passez récupérer vos achats dans l’un des deux local de Kelbongoo, dans le 20ème. Pour plus d’information, découvrez notre article Kelbongoo : comment en finir avec le supermarché ?

Et les prix dans tout ça ? Chez Kelbongoo, 80% en moyenne du prix de vente revient au producteur, les 20% restant financent les frais de transport et de fonctionnement de la structure. Le système de commande à l’avance permet de limiter au maximum les invendus. Donc moins de gaspillage pour des prix encore plus compétitifs. Par exemple, en été 2016 l’aubergine bio locale était à 4,10 €/kg contre 3,58 €/kg pour l’aubergine bio du Leclerc Drive en provenance d’Espagne bien entendu.

Au Bout du Champ

Au bout du champ, c’est une entreprise créée par Julien et Joseph, 2 potes qui ont décidé de se lancer dans la vente de produits de la ferme locaux, de saison, mais surtout très bons. Leur plus value c’est des produits récoltés le matin et vendus le jour même pour une fraicheur et une qualité irréprochable. Ici pas de label bio mais des producteurs qui utilisent des méthodes de cultures naturelles et artisanales et qui ont recours à des traitements chimiques de manière exceptionnelle, uniquement en traitement curatif. Pour plus d’information allez voir Au bout du champ si on y est.

Et les prix dans tous ça ? Alexia, responsable du service communication Au Bout Du Champ nous explique que « le pourcentage reversé aux producteurs est de 50%. C’est d’ailleurs à eux de fixer les prix. Pourquoi 50% ? Car nous assurons de notre côté toute la chaine, de la sortie du champ à l’assiette, c’est à dire le transport, la logistique et la vente. » 50 % au producteur, c’est certes moins que les associations qui proposent le même service mais il faut aussi prendre en compte le fait qu’une entreprise de ce type créé davantage d’emplois. Pour avoir un élément de comparaison en juin 2017, le poivron local de Au bout du champ était vendu 5,80 €/kg quand celui du Leclerc Drive oscillait autour des 4 €/kg. est-ce encore nécessaire de préciser qu’il venait d’Espagne ? Cette boutique s’adresse également à ceux qui en ont les moyens mais ils ne seront pas déçu car la qualité des produits est vraiment au rendez-vous.

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Comments

  1. Merci et bravo pour cet article!
    Dommage que n’y figurent pas le réseau de la Ruche Qui Dit Oui car il y en a vraiment partout dans Paris, et le Comptoir Local qui ne peut pas faire plus local 😉

    • Merci à toi pour ton commentaire. Nous avons contacté la ruche qui dit oui afin d’avoir les informations nécessaires à la rédaction de l’article mais ils ne nous ont pas répondu. Quand au comptoir local, nous ne connaissions pas mais on va se renseigner et pourquoi pas écrire un article sur cette initiative.

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